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16ème biennale d’Art contemporain de Lyon

biennale art contemporain lyon
Temps de lecture : 4 minutes

La Biennale d’art contemporain de Lyon est heureuse d’annoncer sa 16e édition qui commencera ce mercredi 14 septembre 2022 et se déroulera jusqu’à janvier 2023. Conçue par les commissaires Sam Bardaouil et Till Fellrath comme un Manifeste de la fragilité, la Biennale place la fragilité au cœur d’une forme générative de résistance qui s’enhardit dans le passé, réagit au présent et se prépare à l’avenir.

La 16e Biennale de Lyon élève sa perspective à un panorama méta-historique grâce à des prêts importants du Metropolitan Museum of Art de New York, du Louvre Abu Dhabi, du Staatliche Kunstsammlungen Dresden, et de nombreuses institutions culturelles lyonnaises de premier plan, telles que le Musée des Beaux-Arts de Lyon, le Musée Lugdunum et les théâtres romains, le Musée des Confluences et Gadagne.

Avec la conviction que le dialogue est crucial pour un avenir plus équitable et plus durable, la Biennale commencera à se déployer plusieurs mois avant l’ouverture de septembre 2022 à Lyon par des collaborations avec plusieurs institutions partenaires dans des villes internationales qui se poursuivront jusqu’à la fin de 2023.

Lyon

La 16e édition de la Biennale s’inspire de l’histoire complexe de Lyon. Depuis les fondations de Lugdunum, sur les échos de la déclaration d’amour de Napoléon aux Lyonnais, depuis les images vacillantes des actualités des frères Lumière, et depuis le récit obscur du voyage périlleux de Louise Brunet vers les usines de soie du Mont Liban, le destin de Lyon est marqué par les particularités de ses habitants et les traces de leurs expériences qui enrichissent la vie de ceux qui connaissent la ville aujourd’hui. La 16e Biennale de Lyon invoque ces histoires pour informer une exploration de la fragilité qui cherche des connexions au-delà des limites de la géographie et du temps.

Fragilité

Notre fragilité est peut-être l’une des rares vérités universellement ressenties dans notre monde divisé. Elle n’est nulle part plus apparente que sur et dans le corps. Racialisé, sexué, colonisé ou appauvri, le corps est le premier des nombreux seuils où les conflits font rage et se résolvent, où la maladie s’envenime et s’atténue, et où la vie dans toute sa complexité, du moins dans un certain sens, commence et se termine. Nos communautés, mises à rude épreuve par l’agitation civile croissante suscitée par le refus de se plier aux injustices séculaires et aux iniquités endémiques, provoquent dans leur fragilité un sentiment accru de frénésie sociétale. Que ce soit dans le corps meurtri d’un manifestant ou dans le ciel cendré au-dessus de la surface enflammée de la terre, la conscience de notre précarité commune a rarement été aussi tangible ou visible. Notre fragilité est inévitable.

Résistance

biennale d'art contemporain à Lyon

La 16e Biennale de Lyon rassemble une foule de pratiques créatives et d’objets qui parlent diversement de la vulnérabilité des personnes et des lieux. La Biennale cherche à savoir ce qu’il adviendrait de notre monde si, au lieu de fuir la vulnérabilité comme un signe de faiblesse, nous l’exploitions comme une base d’autonomisation. Dans ce scénario révisé, le véritable pouvoir ne se déplace pas pour conquérir de nouvelles frontières, mais plutôt pour poursuivre une marche vers un foyer qui est porté en soi. La Biennale présente une déclaration collective étayée par une pluralité de voix résilientes qui se nourrissent de tendresse et s’épanouissent dans l’adversité. Une communauté se forme où le mot, l’image, le son et le mouvement s’unissent, aboutissant à la rédaction d’un manifeste pour un monde irrémédiablement fragile.

Le temps

La 16e Biennale de Lyon reconnaît que les artistes, passés et présents, sont souvent parmi les voix les plus vulnérables de nos sociétés. Les musées et les bibliothèques lèguent les témoignages périssables de leur travail aux générations futures dans l’espoir que leurs héritages survivent à notre propre mortalité. Dans le même temps, nous sommes enchantés par la nouveauté, à tel point que nous risquons de perdre notre appréciation de la contemporanéité de tout art. En abordant ces impulsions contradictoires, la 16e Biennale de Lyon rassemble des œuvres d’art et des objets couvrant des millénaires et des géographies disparates qui transmettent des récits durables de vulnérabilité et de persévérance, dévoilent leurs cicatrices et leurs déformations, témoignent de la tourmente ou attirent simplement l’attention sur les traces indélébiles du temps. Grâce à l’accès aux vastes collections des musées de Lyon et d’ailleurs, la Biennale initie une lecture renouvelée de diverses œuvres et des récits qu’elles incarnent.

Éternellement cyclique, notre fragilité se manifeste à plusieurs reprises, nous regarde en face, puis semble disparaître, alors qu’elle persiste sous la peau épaisse du temps, dormante mais pas disparue, silencieuse mais jamais réduite au silence.

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