Le directeur de la Biennale de Lyon démissionne après avoir appris que le lieu de son exposition allait être transformé en garage à Tramway !
François Bordry a démissionné de la présidence de la Biennale de Lyon après quatre ans à la tête de l’organisation parce qu’il a été révélé que le site de l’exposition sera transformé en dépôt de tramways après la prochaine édition, prévue en septembre 2022. “La Métropole de Lyon mène une politique marquée par une absence totale de concertation avec les associations et les institutions chargées de mettre en œuvre l’action culturelle“, a déclaré M. Bordry dans un communiqué. L’ancienne usine Fagor-Brandt accueillait la biennale d’art contemporain et de danse depuis 2017.
La biennale 2021 reportée en 2022
C’est en mai 2020 que Les commissaires de la Biennale de Lyon 2021 indiquaient que l’événement serait reporté à l’automne 2022 en raison de la crise du coronavirus. La 16e édition, organisée par les commissaires indépendants Sam Bardaouil et Till Fellrath, devait donc s’ouvrir en septembre 2021 – marquant le 30e anniversaire de la biennale – et se poursuivre jusqu’en janvier 2022.
Entre temps, en juin 2020, se sont déroulées les élections municipales qui ont institué un changement de majorité à la ville et à la métropole, voyant la nomination respective de Grégory Doucet (EELV) et de Bruno Bernard (EELV). Ce dernier, en charge de la Métropole de Lyon et donc des transports en commun a annoncé en novembre 2021 avoir décidé d’attribuer le site des anciennes usines Fagor-Brandt au stockage et à la maintenance des tramways de la ville à partir de 2023, mettant de facto en question les manifestations culturelles s’y déroulant depuis 2017.
En effet, le site accueillait depuis quelques années les biennales d’Art contemporain et de la danse et des festivals comme les Nuits sonores, ou encore le Lyon Street Food Festival. Le président de la Métropole annonçant donc que 2022 serait l’ultime année de production de ces évènements dans ce lieu, entrainant derrière lui une série de vives critiques de la part du monde culturel et politique lyonnais.
Les usines Fagor-Brandt
Riche d’un certain patrimoine industriel, la ville de Lyon, de longue date a su utiliser ces nombreuses friches dans le cadre de manifestations culturelles. En fonction des réaménagements, réaffectations, les manifestations en question ont vogué des usines Peugeot, vers celles du quartier Confluence, pour terminer en 2017 à l’usine Fagor-Brandt, dans le 7ème arrondissement.
Ancienne puissance industrielle au cœur de l’histoire ouvrière de Lyon, l’usine d’électroménager Fagor-Brandt, dans le quartier de Gerland, représente un espace de 4,5 hectares dont 73 000 m² de bâtiments couvert. Active jusqu’en 2010, l’usine d’électroménager restera longtemps une société très dynamique, employant encore 1 800 ouvriers au début des années 1980. Les délocalisations ont progressivement signées sa mort, mais elle continuera tout de même, malgré les nombreux licenciement, jusqu’en 2010, date à laquelle elle fût vendu à SITL, puis à Cenntro Motors, dans le but d’y produire des voitures électriques. Malheureusement le projet périclitera, laissant l’usine sans occupant à partir de 2015. Le site, devenu alors hors service industriel, servira d’abord de refuge aux Nuits Sonores, chassées de Confluence où la quartier se développe, puis à la Biennale d’art contemporain pour son édition 2019 et la Biennale de la danse qui y était prévue en 2021 (annulée à cause de la pandémie).
La biennale de Lyon
La Biennale de Lyon, également appelée Biennale d’art contemporain de Lyon, est une exposition internationale d’art contemporain considérée comme l’une des plus prestigieuses d’Europe avec la Biennale de Venise. Elle a été créée en 1991 par Thierry Raspail et Thierry Prat et a lieu toutes les années impaires. Elle alterne avec la Biennale de la danse de Lyon créée en 1984 .
La prochaine biennale aura donc bien lieu aux usines Fagor-Brandt du 14 septembre 2022 au 31 décembre 2022.