Le 8 décembre, le tunnel transfrontalier du Lyon-Turin ferroviaire a fait un pas de plus vers la réalisation de son projet. À 9h, sur la commune de Saint-Julien-Montdenis en Savoie, les travaux de creusement du tunnel de base du Lyon-Turin ferroviaire ont officiellement débuté.
Le portail d’entrée de l’infrastructure souterraine se trouve sur ce site. Une fois achevé, le tunnel transfrontalier du Lyon-Turin ferroviaire sera le plus long du monde, avec une longueur de 57,5 km sous les Alpes.
Le projet de construction de l’ouvrage est immense et complexe, notamment à cause de la géologie traversée. Pour le réaliser, différentes méthodes vont être mises en place. Il était initialement prévu un budget de 8,6 milliards d’euros, mais il est très probable que les coûts finaux dépassent les 10 milliards d’euros à cause de l’inflation.
Un chantier titanesque !
Cette première étape, qui doit durer environ un an, consiste à creuser 500 mètres dans un mélange de cailloux et de terre plus douce qui s’est formé au pied de la montagne depuis des siècle.
Le forage est fait avec des machines spéciales et sous une sorte de parapluie. Les passages sont courts, environ 1 mètre, et ensuite recouverts avec du béton projeté qui forme une sorte de toit temporaire avant de placer le toit définitif, qui sera fait avec du béton coulé. Selon ce dont on a besoin, on pourra aussi renforcer le tout avec des boulons.
Implenia Suisse est à la tête d’un groupement qui a été chargé de mener des travaux à l’entrée du tunnel. Les autres entreprises impliquées sont Implenia France, NGE Génie Civil, Itinera et Rizzani de Eccher, pour un montant total de 230 millions d’euros. La durée prévue est de 72 mois.
Au début des travaux, 150 personnes travaillaient du lundi au vendredi. La puissance du chantier s’est accrue et il est maintenant actif 24h/24 et 7j/7. Au plus fort de l’activité, il pourra employer jusqu’à 300 personnes. Le chantier s’est installé sous un grand abri qui protège les habitations des nuisances sonores.
En juillet 2021, trois lots de travaux de creusement ont été attribués par les autorités françaises, pour un montant total de 3 milliards d’euros. Les deux plus importants ont été confiés à des groupements dirigés par Eiffage Génie Civil et Vinci Construction Grands Projets, pour plus de 1,4 milliards d’euros chacun.
Ces groupements devront creuser l’ouvrage au moyen d’un tunnelier sur une distance de 22km et 23km respectivement. C’est donc le 3ème lot que le chantier attaque actuellement. La construction d’environ 3 kilomètres de tunnel. Cependant, le terrain présente une complexité géologique qui rend impossible l’utilisation du tunnelier, la méthode traditionnelle. Ainsi, l’utilisation de l’explosif et du marteau hydraulique est nécessaire.
La suite
Après la première phase, le terrain va changer. Au lieu des terres meubles, les équipes vont travailler sur des flyschs, qui forme comme une alternance de grès durs et de schistes tendres. Pour creuser, il faudra utiliser des explosifs. Cela devrait permettre aux ouvriers de progresser plus vite que durant la première étape.
Les matériaux dégagés sont actuellement envoyés dans un dépôt à proximité. Par contre, la roche de la deuxième phase sera cassée et réutilisée dans le béton du tunnel et de la plateforme ferroviaire de Saint-Jean-de-Maurienne.