Lyon, souvent appelée la “ville Lumière“, a récemment pris une décision audacieuse qui a captivé l’attention nationale. Le 14 octobre, la ville a participé à l’opération “Jour de la Nuit”, une initiative visant à sensibiliser le public aux questions environnementales. Pour une soirée, près de 370 bâtiments emblématiques de la ville sont restés éteints. Mais pourquoi une ville si fière de son éclairage a-t-elle décidé de plonger dans l’obscurité ? Cet article explore les raisons derrière cette décision et les implications pour la ville et ses habitants.
Le contexte de l’initiative
- L’opération “Jour de la Nuit” est une initiative nationale coordonnée par l’association Agir pour l’Environnement. Elle vise à sensibiliser le public à l’impact environnemental de la pollution lumineuse.
- La ville de Lyon a une longue histoire en matière d’éclairage urbain. Depuis 1989, elle a mis en place divers “Plans Lumière” pour éclairer les façades des bâtiments tout en minimisant la pollution lumineuse.
- La municipalité lyonnaise a récemment adopté la troisième version de ce plan, qui intègre des enjeux environnementaux et sociétaux contemporains.
- Selon une étude de la mairie de Paris, 58% des lumières émises la nuit proviennent d’éclairage privé, 35% du domaine public et 7% des véhicules.
- La décision de participer à cette opération s’inscrit dans le cadre d’un effort plus large pour réduire la pollution lumineuse et ses impacts sur l’environnement et la santé humaine.
Les impacts de la pollution lumineuse
La pollution lumineuse a des effets néfastes non seulement sur l’environnement, mais aussi sur la santé humaine. La lumière bleue émise par les systèmes d’éclairage LED peut perturber l’horloge biologique humaine et avoir plusieurs conséquences sur la santé, telles que des troubles du sommeil et une augmentation des risques de maladies.
Sur la faune et la flore
- La lumière artificielle nuit à la biodiversité, en particulier aux insectes et aux oiseaux. Elle contribue à la désorientation de ces espèces et à leur disparition progressive.
- Selon l’ANPCEN (Association Nationale pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturnes), la lumière artificielle serait l’une des principales causes de la disparition des insectes.
Sur la santé humaine
- La lumière bleue peut perturber le sommeil et augmenter les risques de maladies cardiovasculaires, de cancer du sein et de la prostate, de diabète ou d’obésité.
- La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé une consultation sur la réduction de l’éclairage public la nuit en raison de ses effets dévastateurs sur la biodiversité et la santé humaine.
Les mesures futures
La ville de Lyon a déjà expérimenté l’extinction de l’éclairage public de 2h à 4h30 du matin, du dimanche au mercredi, dans le contexte d’une crise énergétique. Bien que l’expérimentation n’ait pas été poursuivie, elle a révélé la complexité du réseau électrique lyonnais, ce qui rend difficile une extension du périmètre géographique de l’extinction. Pour l’opération “Jour de la Nuit”, les rues de Lyon resteront intégralement éclairées, ce qui soulève des questions sur la portée et l’efficacité de cette initiative.
L’opération “Jour de la Nuit” à Lyon est un pas audacieux dans la bonne direction pour sensibiliser le public aux effets néfastes de la pollution lumineuse. Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour intégrer pleinement ces préoccupations dans les politiques publiques et les pratiques quotidiennes. Le défi pour Lyon et d’autres villes est de trouver un équilibre entre les besoins en éclairage et la préservation de l’environnement et de la santé humaine.