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Découvrir l’Opéra de Lyon

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L’opéra actuel se trouve sur le site d’un théâtre du XVIIIe siècle, imaginé par Soufflot et reconstruit au XIXe siècle par Chenavard et Pollet. Un siècle plus tard, l’Opéra national de Lyon, rénové par Jean Nouvel, a été inauguré en 1993. C’est l’occasion de découvrir l’ampleur du projet de l’architecte français qui a rénové l’Opéra du XVIIIe siècle, en préservant sa façade néo-classique en la surmontant d’un imposant dôme de verre.

Situé dans un site prestigieux, l’Opéra, véritable repère contemporain, fera du quartier de l’Hôtel de Ville le point de mire de Lyon, silhouetté contre le ciel vu depuis le Rhône, comme la verrière du Grand Palais vue depuis la Seine. Il sera simple et monumental : sa monumentalité viendra de l’arche de verre semi-cylindrique qui double la hauteur du bâtiment existant ; sa simplicité viendra du traitement homogène des persiennes de verre formant une voûte en berceau.
Jean Nouvel

Allons plus loin à la découverte de l’opéra

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La structure primaire de la voûte est composée d’arcs en plein cintre, peints en gris clair, placés au sommet des arcs de la façade existante, qui a été conservée. Elle supporte, en dessous, une peau intérieure de verre voûté, recouverte, à l’extérieur, d’une couche de verre sérigraphié à persiennes. Le jeu des motifs sérigraphiés a un effet de dématérialisation car l’intensité de l’angle d’incidence du soleil change.

Cette double couche de verre, filtre d’épaisseurs superposées, permet à l’air de circuler entre elles et apporte une réponse aux problèmes d’entretien.

Chaque panne horizontale de cette structure cache une ligne de lumière rouge qui, la nuit, ajoute un rythme régulier à la surface de la voûte.

Face à la place de la Comédie, le tympan ouest, en retrait des Muses, une étendue de verre recouverte d’une grille horizontale de stores et de passerelles lumineuses, révèle le ciel rétro-éclairé.

A l’arrière du bâtiment, rue Luigini, une tôle semi-circulaire d’acier gris perforé, de diamètre légèrement inférieur, préserve la transparence de la voûte et, par sa forme géométrique, corrige le non-parallélisme des façades du bâtiment de Chenavart.

Le mur existant à la base de la voûte en berceau détermine et module les effets de transparence, de juxtaposition et de divergence par rapport aux parties nouvellement construites.

L’entrée principale sur la place de la Comédie se fera toujours par le péristyle, qui s’étend sur trois côtés du bâtiment et tempère la continuité urbaine entre l’extérieur et l’intérieur.

Le bâtiment est enfermé dans un mur rideau dont le rythme vertical reprend celui des piles existantes. L’utilisation uniforme de vitres, toutes de taille identique, apporte les effets de transparence nécessaires.

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L’espace maintenu entre les façades est infiltré par un réseau d’escaliers métalliques, utilisés pour évacuer le public. Ce système, indépendant du rythme de l’enveloppe existante, descend des hauteurs de l’auditorium principal.

Les baies existantes qui bordent les façades Pradel et Serlin sont dissimulées par des persiennes en acier perforé gris métallisé, une allusion au système utilisé sur la verrière.

Sur le péristyle, les espaces d’accueil sont entièrement vitrés et donc visibles depuis la rue.

L’accès au foyer principal se fait par des portes tournantes opaques, de brèves transitions avant que le public n’aperçoive l’enveloppe massive, lisse et noire de l’auditorium, suspendue dans le vide à 30 mètres de hauteur. Ce corps monumental, suspendu en l’air, comme pour repousser les limites de l’attachement, semble flotter en état de lévitation.

Un réseau aérien complexe de passages suggère immédiatement la possibilité de se déplacer dans les différentes parties de l’Opéra, sans révéler exactement comment elles sont reliées au bâtiment.

Depuis le hall semi-circulaire du rez-de-chaussée, deux escaliers symétriques longent la forme arrondie de l’amphithéâtre et mènent au foyer inférieur. Ici, un long bar incurvé se trouve en face du hall semi-circulaire à toit d’acier. Elle peut accueillir 200 personnes, accueille des récitals, des pièces de théâtre et des concerts, et donne aux retardataires la possibilité de regarder une vidéo en direct du spectacle qui se déroule dans l’auditorium principal, quatre étages au-dessus de leur tête.

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L’accès à la salle se fait par une progression progressive alternant entre escaliers roulants, passerelles suspendues, escaliers mécaniques et plates-formes suspendues… le parcours ne devient évident qu’une fois embarqué. Cette progression, créée par une série de rencontres proches et lointaines, nous conduit sous le “ventre” de l’auditorium jusqu’aux portes par lesquelles on y entre.

Nous nous trouvons au premier niveau de l’auditorium, situé au-dessus des colonnades latérales, et relié aux escaliers et plates-formes métalliques, à 14 mètres au-dessus du foyer inférieur de l’amphithéâtre et à 16 mètres en dessous du mur vertical à surface lisse. À chaque niveau, des plates-formes d’accès superposées sont fixées à ce mur.

Alors que les portes télescopiques disparaissent derrière les sas acoustiques, nous découvrons la salle de concert elle-même. Tel un instrument à cordes finement travaillé, ce coffret en bois et en cuir a conservé l’atmosphère conviviale d’un théâtre à l’italienne, tout en augmentant sa capacité de 900 à 1300 places assises. La disposition frontale, avec la superposition de six balcons identiques, offre une vue totalement démocratique de la scène.

Des recherches approfondies à l’aide de logiciels de simulation ont été menées pour la conception de l’acoustique de ce nouvel espace.

Pendant l’entracte, le public a le choix entre deux foyers : le premier a fait l’objet d’un programme de rénovation sophistiqué pour préserver son esprit du XIXe siècle ; un sol en miroir reflète et multiplie les décorations dorées et les lumières ; le second, au niveau supérieur, derrière le tympan ouest, offre une vue panoramique de la ville.

Situé sous le foyer supérieur, le restaurant public en terrasse occupe une position privilégiée : en face de l’hôtel de ville, derrière les statues des Muses, sur la ligne de ressort de la voûte. Des ascenseurs permettent d’y accéder directement depuis le péristyle, ce qui lui permet de fonctionner comme un établissement totalement indépendant.

Situés dans l’infrastructure, les espaces réservés aux chœurs tournent autour d’un grand studio dont le volume occupe la hauteur combinée des niveaux -3 et -4.

Dans la superstructure, adossée à la maison de scène, les loges des artistes sont visibles à travers le mur de verre. Tout en haut du bâtiment, le studio de ballet exploite pleinement l’espace sous la voûte. À l’exception de la salle de spectacle, l’ensemble du bâtiment est traité avec sobriété en utilisant les éléments d’un vocabulaire contemporain dans un registre alternant entre transparence et opacité.