Le projet de liaison ferroviaire Lyon-Turin, ambitieux dessein européen visant à révolutionner le transport de fret à travers les Alpes, franchit une étape décisive dans son parcours de financement. Avec un tracé s’étendant sur 150 km en France, 60 km en Italie, et un tunnel central de 57,5 km, ce projet pharaonique, dont le coût a grimpé à plus de 26 milliards d’euros en 2021, symbolise une avancée majeure dans la décarbonation du transport frontalier.
Engagement plus important de l’État nécessaire !
La semaine dernière, le financement du tracé français et du contournement ferroviaire de l’agglomération lyonnaise, le CFAL-Nord, semblait encore incertain, avec un déficit de 40 millions d’euros sur un budget nécessaire de 220 millions pour les études préliminaires. L’Union européenne, prête à contribuer à hauteur de 90 millions d’euros, attendait de la France une assurance de financement initial de 130 millions d’euros. Malgré la promesse de l’État de fournir 65 millions, les contributions des collectivités locales n’avaient atteint que 25 millions d’euros, laissant un écart significatif à combler.
Dans un effort de dernière minute, Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a proposé dimanche soir d’ajouter les 20 millions d’euros manquants, sous condition que l’État augmente ses investissements dans le plan État-région sur les mobilités de 100 millions d’euros, portant ainsi sa contribution à 720 millions d’euros. Cette proposition a mené à un “accord ambitieux et global” annoncé le 29 janvier par Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique en charge des Transports. Cet accord marque une “étape-clé” dans le financement de ce projet franco-italien, crucial pour la décarbonation du transport frontalier.
Ce développement récent souligne l’importance de la collaboration entre les différents niveaux de gouvernement et met en lumière la volonté politique de mener à bien des projets d’envergure européenne. L’engagement de la région Auvergne-Rhône-Alpes, conjointement avec l’État français, permet de débloquer la demande de subvention européenne, assurant ainsi la poursuite de ce projet essentiel pour l’avenir des transports en Europe.
Le Lyon-Turin représente bien plus qu’une simple liaison ferroviaire ; il est le symbole d’une Europe unie dans la lutte contre le changement climatique, cherchant à promouvoir des alternatives de transport durable. Ce projet, par son ampleur et son ambition, contribuera significativement à la réduction des émissions de CO2, en favorisant le fret ferroviaire au détriment du transport routier, plus polluant. L’accord financier récemment conclu témoigne de l’engagement des acteurs impliqués et ouvre la voie à la réalisation de cette infrastructure cruciale pour la transition écologique du continent.