LYON > Actualités > Expulsion des prostituées avant la coupe du monde de rugby ?

Expulsion des prostituées avant la coupe du monde de rugby ?

interdiction prostitution lyon
Temps de lecture : 4 minutes

Les travailleuses du sexe de Gerland, un quartier de Lyon, sont confrontées à une expulsion imminente en raison de la prochaine Coupe du monde de rugby et des Jeux Olympiques de 2024. Les prostituées, qui ont été chassées du centre-ville de Lyon et du quartier de Perrache il y a une vingtaine d’années, sont inquiètes pour leur avenir et leur sécurité. Dans cet article, nous explorons les raisons de cette expulsion et les réactions des travailleuses du sexe, des associations qui les soutiennent et des riverains.

Les raisons de l’expulsion

La préfecture du Rhône a décidé d’expulser les travailleuses du sexe du quartier de Gerland en prévision de la Coupe du monde de rugby qui aura lieu à la fin de l’été et des Jeux Olympiques de 2024. La décision vise à mettre en œuvre un plan de sécurisation sur l’ensemble de la métropole de Lyon, incluant les sites qui accueilleront des animations ou des événements.

Les prostituées, un obstacle à la sécurisation du quartier

Les travailleuses du sexe, qui se sont installées à Gerland il y a deux ans et demi, sont considérées comme un obstacle à la sécurisation du quartier. Leur présence dérange certains riverains et parents d’enfants qui s’entraînent près des camionnettes des prostituées chaque mercredi. Une pétition contre leur présence dans le quartier a même été lancée sur les réseaux sociaux, rassemblant plus de 3 400 signatures.

Le plan de sécurisation de la métropole de Lyon

La préfecture explique que le plan de sécurisation intègre des sites qui accueilleront des animations ou des événements, et que Gerland est inclus dans cette stratégie. Les travailleuses du sexe devront donc quitter le quartier pour permettre la mise en place de ce plan.

Les conséquences pour les travailleuses du sexe

Les travailleuses du sexe et les associations qui les soutiennent, comme Cabiria, sont préoccupées par les conséquences de cette expulsion. Elles craignent notamment une plus grande précarisation et une insécurité croissante pour les prostituées qui devront se déplacer loin des centres-villes.

Une insécurité croissante

Les prostituées dénoncent une situation qui se dégrade au fil du temps et une insécurité croissante due à leur éloignement des centres-villes. Elles expliquent qu’elles se sentent plus en sécurité dans le quartier de Gerland, où elles travaillent depuis deux ans et demi. Certaines d’entre elles proposent même d’adapter leurs horaires pour pouvoir rester dans le quartier, mais cette proposition a été rejetée par la préfecture.

Un avenir incertain

Les travailleuses du sexe se demandent où elles vont pouvoir exercer en sécurité après leur expulsion de Gerland. Elles demandent un délai supplémentaire de deux mois pour pouvoir s’organiser, mais il est incertain si cette demande sera prise en compte. Les prostituées se retrouvent ainsi dans une situation précaire, avec des conséquences potentiellement néfastes pour leur subsistance et leur sécurité.

Le soutien des associations

L’association Cabiria soutient les travailleuses du sexe et porte leur voix devant la préfecture. Elle plaide pour un délai supplémentaire de deux mois afin de permettre aux prostituées de trouver une autre solution avant de se retrouver “au pied du mur”.

La médiation avec les riverains

Antoine Baudry, animateur de l’association Cabiria, explique que l’association a mis en place une médiation avec les riverains pendant plus de deux ans sans qu’il n’y ait eu de plaintes concernant la sécurité des enfants. Il ne comprend donc pas la récente mobilisation contre la présence des travailleuses du sexe dans le quartier.

Des solutions alternatives

  • Les travailleuses du sexe proposent d’adapter leurs horaires pour pouvoir rester dans le quartier, en ne venant travailler qu’à partir de 23 heures.
  • Elles demandent également un délai supplémentaire de deux mois pour pouvoir s’organiser et trouver un autre lieu où exercer leur activité en sécurité.

En conclusion, l’expulsion imminente des travailleuses du sexe de Gerland soulève de nombreuses questions quant à leur avenir, leur sécurité et leur précarisation. Les associations qui les soutiennent plaident pour un délai supplémentaire et des solutions alternatives afin de préserver la dignité et la sécurité de ces femmes.