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La prolifération du moustique tigre à Lyon

Moustique tigre

Durant l’été, de nombreux habitants de la région lyonnaise se sont plaints de la présence envahissante des moustiques tigres. Ces insectes rendent le quotidien difficile en période estivale, avec une chaleur étouffante durant la journée et l’impossibilité de sortir le soir sans être attaqué par ces nuisibles. Face à cette situation, plusieurs citoyens s’interrogent sur les actions menées par les élus locaux pour limiter la prolifération de ces moustiques.

Une présence étendue dans la région Auvergne-Rhône-Alpes

Le moustique tigre est présent en Auvergne-Rhône-Alpes depuis 2012 et son expansion ne cesse d’augmenter. Cette année, il a été recensé dans près de 800 communes de la région. L’Agence régionale de santé (ARS) estime que 66 % des Rhônalpins sont exposés à cet insecte.

Cette année encore, une attention accrue est portée sur ce moustique vecteur de maladies du 1er mai au 30 septembre, dans le but de contenir sa prolifération régionale et de réduire la menace de maladies telles que la dengue, le chikungunya et le Zika. Pour éduquer le public, l’agence de santé complète sa campagne officielle par une série d’initiatives en ligne et sur les réseaux sociaux.

Le moustique s’est totalement adapté aux conditions climatiques de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Il trouve les éléments propices à son expansion. Ainsi, il y poursuit son expansion, au rythme d’une centaine de communes supplémentaires par an.

Pourquoi s’inquiéter du moustique tigre ?

Le moustique tigre, ou Aedes albopictus, demeure sous étroite surveillance en raison de sa capacité à transmettre des maladies comme le chikungunya ou la dengue. Originellement établi dans le Sud de la France depuis 2004, cet insecte envahissant a depuis élargi son territoire jusqu’au Rhône.

Ce petit insecte de 5 à 7 mm se distingue par son apparence zébrée, arborant des écailles blanches et noires. Adapté à la vie urbaine, il est actif pendant la journée, avec une préférence pour l’aube et le crépuscule. Son cycle d’activité s’étend du 1er mai au 30 novembre.

En ce qui concerne la reproduction, ce moustique est particulièrement adaptable. Il privilégie des sites de petite taille pour pondre ses œufs, notamment dans des accumulations d’eau stagnante d’origine humaine, tels que les seaux, vases ou gouttières. Après l’accouplement, la femelle dépose ses œufs sur les surfaces sèches de ces petits réservoirs, qui nécessitent simplement l’équivalent d’un bouchon d’eau pour permettre à ses larves de se développer.

Comment limiter la prolifération des moustiques tigres ?

Il est essentiel de connaître les bons gestes pour limiter la propagation de ces nuisibles. Voici quelques conseils pour prévenir leur prolifération :

  • Éliminer les sources d’eau stagnante, car les moustiques tigres pondent leurs œufs dans des zones humides.
  • Nettoyer régulièrement les gouttières et les descentes d’eau pluviale pour éviter l’accumulation d’eau stagnante.
  • Installer des moustiquaires aux fenêtres et portes pour empêcher les moustiques de pénétrer dans les habitations.

Des opérations de démoustication menées par la métropole de Lyon

Se protéger des moustiques tigres

Dans certaines communes, la métropole de Lyon a mis en place des campagnes de démoustication afin d’éviter la prolifération des moustiques tigres. Ces opérations ciblent notamment les zones où des cas de dengue importés ont été détectés, comme à Couzon-au-Mont-d’Or, où une personne ayant séjourné en Martinique aurait contracté la maladie.

Les dangers liés au moustique tigre

Le moustique tigre est un vecteur potentiel de transmission de plusieurs virus, tels que la dengue, le Zika ou encore le chikungunya. Les autorités sanitaires recommandent donc la plus grande vigilance face à cet insecte, notamment lors de voyages dans des zones où ces maladies sont présentes.

Comment se protéger des piqûres de moustiques ?

Pour limiter les risques liés aux piqûres de moustiques, voici quelques conseils :

  • Porter des vêtements longs et amples pour couvrir la peau.
  • Appliquer un répulsif anti-moustiques sur les zones découvertes du corps.
  • Dormir sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide, surtout dans les zones à risques.

Le rôle des pouvoirs publics face aux moustiques tigres

Les élus locaux ont un rôle important à jouer dans la lutte contre les moustiques tigres. Pierre Athanaze, vice-président de la métropole de Lyon en charge du dossier, assure que des actions sont menées pour limiter la prolifération de ces insectes, tout en veillant à ne pas impacter l’environnement et la biodiversité. Les citoyens peuvent également contribuer à cette lutte en adoptant les bons gestes et en signalant la présence de moustiques tigres dans leur environnement.

La prolifération du moustique tigre à Lyon et dans la région Auvergne-Rhône-Alpes est un problème préoccupant pour les habitants et les autorités sanitaires. Il est donc essentiel de mettre en œuvre des mesures de prévention et de contrôle pour limiter leur expansion et éviter la transmission de maladies potentiellement dangereuses. Les pouvoirs publics et les citoyens doivent travailler ensemble pour relever ce défi.

Le réchauffement climatique ne va pas arranger les choses

L’accroissement des zones d’établissement de ce moustique vecteur de maladies sur le continent européen a été multiplié par trois au cours de la dernière décennie, une expansion exacerbée par le changement climatique. Des spécialistes tirent la sonnette d’alarme, indiquant que l’Europe se précipite vers une ère où les maladies tropicales menaceront ses habitants.

« Le changement climatique facilite la propagation des maladies tropicales sur le sol européen », déclare un expert en microbiologie. « Ce moustique, responsable de la transmission de maladies telles que le chikungunya et la dengue, étend son aire de répartition vers le nord et l’ouest de l’Europe. Il y a une décennie, il était confiné à huit pays et 114 régions européens ; aujourd’hui, il est présent dans 13 pays et 337 régions. »

De son côté, une institution de santé internationale prévient que l’impact du changement climatique devrait entraîner environ un quart de million de décès additionnels annuellement entre 2030 et 2050, en raison de divers facteurs sanitaires comme la malnutrition, le paludisme, la diarrhée et les coups de chaleur.