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Lyon – Turin, où en est-on ?

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La construction de la ligne ferroviaire Lyon – Turin coûtera au côté français entre 9,2 et 10,6 milliards d’euros, selon une étude de Sia Partners.

Le projet en question comprend un tunnel de 58 km traversant les Alpes du Sud-Ouest de la France à Turin, en Italie, le long des routes d’accès au tunnel des deux côtés. Devant être achevé en 2030, la taille et l’échelle du projet ont engendré plusieurs complications d’un point de vue technique, économique et politique, alimentant un ensemble dynamique et en constante évolution de prévisions de coûts et de bénéfices.

En tenant compte des complexités attendues et imprévues, Sia Partners a élaboré trois scénarios pour l’établissement des coûts du projet pour les contribuables français. Jusqu’à présent, le projet a été réalisé à près de 20 %. Pour autant que le projet soit mis en service en 2030, le cabinet de conseil prévoit des coûts supplémentaires de 200 millions d’euros par an jusqu’à l’achèvement du projet.

Dans le meilleur des cas, ce coût annuel se maintiendra jusqu’en 2039, tandis que dans le pire des cas, les travaux pourraient s’éterniser jusqu’en 2052, selon Sia Partners. En fonction du calendrier et d’autres facteurs, le coût total du projet pour le gouvernement français pourrait finalement se situer entre 9,2 et 10,6 milliards d’euros.

Les prévisions de coût tiennent compte d’un certain nombre de développements, notamment d’une augmentation promise du soutien de l’Union européenne (UE) au projet. Étant donné que le projet devrait avoir des effets positifs considérables sur le commerce et le transport de marchandises en Europe, l’UE prend actuellement en charge 40 % de la facture du tunnel. Selon certaines sources officielles, cette part devrait passer à 55 %.

Malgré cette augmentation du soutien, la pression financière sur le gouvernement français devrait rester élevée. Les collectivités locales subventionnent le projet et ont promis jusqu’à un milliard d’euros à cette fin. En attendant, les redevances et les droits de douane supplémentaires des poids lourds traversant les Alpes pourraient dépasser les 2 milliards d’euros, tandis que la dette envers la Banque européenne d’investissement pourrait franchir le seuil des 4 milliards d’euros.

Si l’on ajoute à cela les coûts substantiels qui s’accumuleront du côté italien du tableau, l’estimation de Sia Partners concernant l’investissement total nécessaire au projet s’élève à 18 milliards d’euros.

Les coûts élevés ont été une cause persistante de troubles en Italie, qui n’abritera que 20 % du tunnel. Le projet a été un motif pour le parti d’opposition en Italie d’alléguer une mauvaise affectation de fonds substantiels qui pourraient être d’une bien plus grande utilité ailleurs.

Des habitants de la région du Piémont ont manifesté contre le projet, s’opposant à l’excavation de terres au pied des collines. Des groupes environnementaux ont également contesté l’excavation importante de terres naturelles. La réponse du gouvernement a été de souligner que le projet aura des avantages environnementaux importants, étant donné qu’il fera passer le transport de marchandises de la route au rail. Plus de trois millions de camions de fret traverseraient la frontière franco-italienne chaque année, et le tunnel devrait réduire ce nombre de moitié.

En conséquence, les gouvernements des deux côtés ont fait avancer le projet. D’autre part, les appels d’offres et autres développements ont dû être suspendus à plusieurs reprises en raison de l’agitation publique et d’autres facteurs. Il reste à voir comment ces facteurs perturbateurs vont jouer contre les prévisions de Sia Partners.

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