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Lyon : après la Fête des Lumières, la Presqu’île plongée dans le noir à Noël ?

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Chaque année, Lyon s’illumine pour la Fête des Lumières, un événement mondialement connu qui attire des millions de visiteurs. Mais une fois les festivités terminées, un constat s’impose : la Presqu’île plonge dans une atmosphère bien plus sombre pour le reste du mois de décembre. Alors comment la capitale des lumières peut-elle se vêtir d’un habit aussi peu lumineux pour les fêtes de fin d’année ? Ce paradoxe questionne l’organisation et le financement des illuminations de Noël dans le centre-ville.

Un système de financement unique, mais fragile

Contrairement à d’autres grandes métropoles françaises, Lyon repose sur un modèle de financement partagé pour ses illuminations de Noël. Les 100 000 € nécessaires chaque année sont répartis équitablement entre la Ville et les associations de commerçants. Mais ce système atteint aujourd’hui ses limites.

Ce n’est pas aux commerçants d’assurer l’éclairage de l’espace public

L’association My Presqu’île 1, qui regroupe plus de 550 commerçants des 1er et 2e arrondissements, dénonce une charge financière trop lourde, exacerbée par l’inflation. « Ce n’est pas aux commerçants d’assurer l’éclairage de l’espace public« , clame la présidente Johanna Benedetti, soulignant que leurs efforts ne suffisent plus à pallier les lacunes du dispositif.

Entre contraintes économiques et idéologiques

Le problème dépasse les considérations financières. La mairie écologiste, dans une optique de sobriété et d’optimisation des dépenses publiques, privilégie une approche minimaliste. Si cette vision s’inscrit dans une démarche durable, elle est perçue comme un frein à l’attractivité de la ville.

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Dans le même temps, les commerçants doivent composer avec des contraintes supplémentaires. Durant la Fête des Lumières, ils sont tenus de retirer leur mobilier extérieur (terrasses, parasols, chaises) chaque soir à partir de 16h, ce qui limite leur capacité à capter les visiteurs. Une décision jugée incompréhensible par beaucoup, d’autant que les chantiers en cours, eux, restent présents dans l’espace public.

Une attractivité commerciale en péril

Le manque d’illuminations spectaculaires, dans une ville aussi important que Lyon, impacte directement l’attractivité de la Presqu’île. Avec seulement sept rues éclairées, dont cinq financées intégralement par la Ville, les commerçants redoutent une désertification du centre-ville. Pendant ce temps, les centres commerciaux en périphérie brillent de mille feux, attirant une clientèle friande d’ambiances festives.

Avec seulement sept rues éclairées, (…) les commerçants redoutent une désertification du centre-ville

Selon le collectif Défenseurs de Lyon 2, ce manque d’investissements menace non seulement le dynamisme commercial, mais aussi l’image touristique de Lyon. « La Fête des Lumières ne suffit pas à maintenir l’animation tout au long de décembre« , déplore un porte-parole.

Quelles solutions pour l’avenir ?

Face à ce constat, des propositions émergent pour réinventer les illuminations de Noël à Lyon. Johanna Benedetti suggère de prolonger certaines œuvres lumineuses de la Fête des Lumières au-delà des quatre jours traditionnels. Une manière d’étendre la magie et d’attirer davantage de visiteurs.

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L’association My Presqu’île milite également pour un financement plus stable et pérenne, afin d’éviter l’incertitude annuelle sur les ressources allouées. Enfin, elle appelle à un rééquilibrage des priorités pour « faire mieux avec ce que l’on a« , sans forcément augmenter les budgets.

Une tradition à préserver

La question des illuminations de Noël dépasse les simples enjeux économiques. Elles participent à l’identité culturelle et festive de Lyon, tout en jouant un rôle clé dans la fierté des habitants et l’attractivité touristique. Si la Ville ne parvient pas à concilier tradition, innovation et sobriété, les Lyonnais pourraient bien être contraints de renoncer à une part essentielle de leur patrimoine festif.

La lumière reste un symbole pour Lyon. Reste à savoir si la municipalité saura transformer l’éclat temporaire de la Fête des Lumières en une lueur durable pour les fêtes de fin d’année.